Les côtes bretonnes sont fréquentées par une seconde espèce de phoque, le veau-marin (Phoca vitulina) que l’on distingue à ses narines en forme de V au bout d’un museau court au profil concave (alors que le phoque gris a des narines verticales écartées au bout d’un museau allongé et plutôt convexe). Il pèse 100 à 250 kg et peut mesurer jusqu’à 2 m de long. Les deux espèces sont en limite sud de leur aire de répartition. On compte aujourd’hui 1 300 individus en France.
La seule colonie française connue au XIXe siècle était celle de la baie de Somme, mais elle a totalement disparu vers 1960. Recolonisée à partir des colonies de l’Europe du Nord, un groupe reproducteur s’est reconstitué une vingtaine d’années plus tard. Il a essaimé en baie du mont Saint-Michel où une naissance a eu lieu dès 1976. C’est même, désormais, le troisième site de reproduction en France avec, pour 2022, 120 individus présents et 37 naissances. L’espèce a continué son expansion vers l’ouest, s’installant dans l’estuaire de la Rance et en baie de l’Arguenon où des naissances ont pu être notées depuis 2019. Une femelle accompagnée d’un jeune, observée en 2019 puis en 2022, a même pu être identifiée : elle avait été découverte le 26 juillet 2013, peu après sa naissance, échouée à Saint-Cast-le-Guildo. Soignée avec succès par le centre de sauvegarde de l’association CHENE, elle avait pu être relâchée dès le mois d’octobre.
Les observations de phoques veaux-marins erratiques se sont multipliées plus à l’ouest, et le Parc naturel marin d’Iroise en a observé simultanément jusqu’à six en 2023