Le préfet de la Résistance

Auteur : Erwan Le Gall / mai 2020

Si Jean Moulin s’inscrit aujourd’hui dans les mémoires comme l’une des figures les plus marquantes de la Résistance, rares sont celles et ceux qui savent qu’avant d’entrer en clandestinité il fut préfet. Or, ce métier permet justement de comprendre ce qu’est, au juste, son action dans la clandestinité.

La charge de préfet est en effet double : le haut-fonctionnaire doit d’une part représenter l’Etat dans le département dans lequel il est affecté et, d’autre part, s’assurer de la bonne application de la politique du gouvernement et faire remonter à Paris, le cas échéant, les doléances des administrés. En d’autres termes, il s’agit d’une fonction de liaison entre le pouvoir central et les territoires.

Or, c’est précisément le rôle qui est assigné à Rex lorsqu’il devient le représentant personnel du général de Gaulle, chef de la France libre, en France occupée. D’une part, il est chargé d’unifier la Résistance et de la placer sous l’autorité de « l’homme du 18 juin », politique qui s’incarne dans la création du Conseil national de la Résistance. D’autre part, il est chargé de faire remonter les besoins de la clandestinité auprès de Londres puis d’Alger, besoins en termes de parachutages et de moyens pour mener le combat sur le plan militaire mais aussi politique. En effet, il faut déjà penser à la préparation de l’après-guerre et anticiper les politiques de la France de demain. Celles-ci sont définitivement adoptées le 15 mars 1944 dans le cadre du programme du Conseil national de la Résistance. Arrêté à Caluire et affreusement torturé, Jean Moulin est lui mort depuis le 8 juillet 1943.

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Auteur : Erwan Le Gall, « Le préfet de la Résistance », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 4/05/2020.

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