Les Bretons n’aiment-ils que le vélo ?

Autrice : BCD / juin 2024
La passion des Bretons pour les courses cyclistes semble sans limite. Pourtant, les amateurs de football, de rugby, de voile ou de gouren, sont nombreux et montrent que la région est devenue une terre de sportives et de sportifs très divers.

On les surnomme parfois les « as de la pédale ». Les Bretons ont la réputation d’être les rois de la bicyclette. Le premier vélo aurait même été mis au point par un Breton : le briochin Ernest Michaux, qui tenait un atelier de carrossier-serrurier à Paris. Avec son père, ils eurent l’idée de fixer des pédales sur une draisienne, l’ancêtre de la bicyclette. Un signe prometteur. Mais c’est probablement le succès du premier Paris-Brest-Paris en 1891qui fait basculer la Bretagne dans l’amour du cyclisme. La plupart des communes bretonnes décident de se doter de leur propre course. Certains pardons se prêtent même à l’organisation de critériums. Le célèbre Tour de France créé en 1903, suscite également un formidable engouement : Lucien Petit-Breton, de Plessé (44), est le premier cycliste à remporter deux éditions du Tour de France. Jean Robic, Louison Bobet, ou Bernard Hinault lui succéderont. La coureuse cycliste, Nathalie Even-Lancien, devient quant à elle championne olympique en 1996. Aujourd’hui, les soutiens nombreux et enthousiastes d’Audrey Cordon-Ragot, Warren Barguill ou David Gaudu montrent que l’amour du vélo ne faiblit pas dans la région. 

Du ballon ovale au ballon rond

Mais les Bretons et Bretonnes sont aussi des fans du ballon rond. La fièvre qui s’empare des supporters, lors des derbys ou des grands matches en Coupe de France, frise même la folie furieuse !  On se souvient de la Une du journal ‘’L’équipe’’ en 2009, baptisée en breton « Ar skipailh », pour célébrer la première finale bretonne de Coupe de France, entre le « Stade Rennais » et « En Avant de Guingamp ». Pourtant, rien ne prédestinait la Bretagne à devenir une terre de football. Arrivé en France à la fin du 19e siècle, ce sport ne prend son élan dans la péninsule bretonne qu’après la Grande Guerre. Auparavant, c’est un autre sport qui a la cote : le rugby. En 1913, le quotidien sportif L’Auto, présente la saison de rugby à Brest avec enthousiasme : « Si l’on en juge par la foule qui assiste aux réunions d’entraînement, […] ce sport est en passe de devenir le plus populaire de la région ! ».  En ce début du 20e siècle, la pratique du ballon ovale s’épanouit surtout à Nantes, où les équipes se multiplient. Les articles enthousiastes des chroniqueurs sportifs gardent les supporters en haleine au fil des matches. Aujourd’hui, le Rugby Club de Vannes a repris le flambeau et tient la dragée haute aux équipes du Sud-Ouest.

Sports traditionnels

La Bretagne excelle également dans le domaine de la voile, où le vivier de champions et de championnes semble intarissable. Le hand-ball n’est pas en reste : les filets tremblent, avec des équipes féminines et masculines au top de leur forme. Et c’est sans compter l’attachement des Bretons à leurs sports et jeux traditionnels. Autrefois, ils avaient pour but de mettre en valeur la force physique, l’adresse et la précision ou encore l’esprit d’équipe des joueurs. On pense au gouren, bien sûr, une forme de lutte pratiquée à l’époque médiévale, redynamisée dans les années 1950. Mais il existe aussi le lever de perche, le « bazh-yod » (bâton de bouillie), qui consiste à arracher un bâton des mains de l’adversaire en position assise, ou le fameux lancer du poids (Ar Maen pouez) : il est attesté depuis le 17e  à Plogonnec, dans le sud-Finistère, où les hommes s’affrontaient en soulevant de gros galets de 80-90kg ! Pour les JO, les Bretons, proposeront-ils un championnat de gouren, ou mieux : un lancer de palets ? Ils en seraient bien capables…