La commune du Faouët conserve aujourd’hui les plus grandes halles de Bretagne. Elles couvrent une superficie de 940 m² (50,00 m x 18,80 m) et culminent à plus de 10 mètres au faîtage.
Attestées dès 1542, elles ont été construites par le seigneur local « noble et puissant Yvon de Boutteville, seigneur du Faouët, Barrégan, Kerjehan et vicomte de Quoctquennan ». La place sur laquelle elles s’élèvent, de très grandes dimensions, permettait d’accueillir les foires, autres sources de revenus pour le seigneur propriétaire des lieux. Elles témoignent de l’importance de la famille des Boutteville au XVIe siècle. Le marché se tenait sous les halles tous les mercredis, et les foires avaient lieu neuf fois par an jusqu’au XVIIe siècle, puis quatorze fois jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Les œuvres de plusieurs peintres qui ont séjourné au Faouët au début du xxe siècle (Arthur Midy, Henri Barnouin, Fernand Le Gout-Gérard) donnent une idée de ces grandes foires et marchés, aujourd’hui disparus.
Architecturalement, les halles du Faouët possèdent plusieurs particularités : un clocher octogonal coiffé d’un bulbe au milieu du faîtage, des colonnettes antiquisantes posées sur un bahut et portant les fermes de la charpente, enfin d’élégantes couvertures à croupe pour les entrées latérales et en bâtière pour les entrées axiales.
Elles sont les premières en Bretagne à être classées Monument historique (18 mai 1914), à une époque où ces derniers témoins de la grande architecture en bois sont menacés de disparition. Sur la quinzaine d’édifices encore existants à cette date, une dizaine est aujourd’hui détruite. À l’état de demi-ruines à la fin du xviiie siècle, les halles du Faouët doivent leur salut à leur municipalisation en 1815. Entre 1849 et 1867, d’importants travaux sur la charpenterie (poteaux et fermes) et les toitures ont été réalisés pour consolider et mettre l’édifice hors d’eau.
