Les infrastructures agricoles, une difficulté majeure

novembre 2023

Bien qu’une grande partie de la production agricole se développe en extérieur, sur le foncier de l’exploitation, les infrastructures (hangar, stabulation, tunnel, chambre froide, atelier de transformation, salle de vente, vestiaires, etc.) sont indispensables à l’exercice du métier d’agriculteur. Trois fonctions leur sont reconnues : la production dite primaire ; les activités dans le prolongement de l’acte de production (la transformation à la ferme ou l’accueil touristique par exemple) ; le logement de fonction. Ces infrastructures, y compris celles qui sont réversibles et mobiles (tunnels, construction modulaire, habitat léger, etc.), sont soumises à autorisation d’urbanisme.

Or une diminution, voire une disparition du parc immobilier à vocation agricole est constatée dans les îles. Cette situation est causée par des changements de destination du bâti agricole (logement, stockage de caravane ou de bateau) vers du résidentiel ou de l’économie tertiaire, la rétention à but spéculatif ou encore la perte de fonctionnalité en lien avec la configuration du voisinage ou du bâti lui-même (des salles de traite pas adaptées ou des bâtiments trop proches des habitations, par exemple). Or, par méconnaissance du fonctionnement concret des activités agricoles tout autant que du fait de la prévalence d’enjeux liés à la constructibilité résidentielle, la problématique des infrastructures agricoles était encore peu considérée il y a quelques années.

Pour accompagner la redynamisation récente des activités agricoles insulaires, le renouvellement régulier et l’installation d’infrastructures sont pourtant indispensables. Cependant, au regard du droit de l’urbanisme et du littoral en particulier, ce besoin est particulièrement complexe à satisfaire. En effet, les îles font l’objet d’un empilement de dispositifs de protection environnementale et paysagère à la hauteur de leur richesse biologique et patrimoniale fragile. Étant intégralement concernées par la loi Littoral, leurs documents d’urbanisme prennent en compte l’existence de ces dispositifs pour définir les périmètres à urbanisation restreinte ou interdite, même si celle-ci a une finalité agricole. Ces territoires insulaires ne disposent pas non plus d’arrière-pays non concerné par la loi Littoral, où pourraient être reléguées les infrastructures agricoles.

Aujourd’hui, pour les élus comme pour les professionnels, le défi est donc de faire perdurer un parc d’infrastructures agricoles légal et fonctionnel, sans compromettre les richesses environnementales et paysagères insulaires auxquelles, par ailleurs, contribuent des activités agricoles durables.

CITER CET ARTICLE

, « Les infrastructures agricoles, une difficulté majeure », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 7/11/2023.

Permalien: http://bcd.bzh/becedia/fr/les-infrastructures-agricoles-une-difficulte-majeure

BIBLIOGRAPHIE

Proposé par : Bretagne Culture Diversité