Ses vidéos en breton sous-titrées en français ont fait un carton. À Plouider, dans le Finistère, Gwenolé Ollivier manie le fourquet, l’instrument des brasseurs, mais aussi la caméra. Deux outils au service de ses deux passions : la bière et la langue bretonne. Car avec sa brasserie D’Istribilh (« suspendu » en breton), le jeune homme n’oublie jamais d’en faire la promotion. Chaque bière a son nom associé à son proverbe, le tout en breton.
Une démarche sans équivalent chez les autres brasseurs de la région, même si certains, comme An Alarc’h, ont eu eux aussi le souci de bretonniser leur nom. Mais, de manière générale, la communication autour du Made in Breizh est un impératif pour les producteurs de bière. Les consommateurs veulent boire des breuvages bretons et à l’export cette identité régionale forte est bien perçue. La Brasserie de Bretagne approvisionne ainsi la grande distribution française avec sa Britt au fameux macareux moine. Quant à la brasserie Lancelot, les noms de ses bières font référence à des personnages mythiques et historiques bretons, de la Fée Morgane à Anne de Bretagne. Bonne pioche pour les dirigeants de cette brasserie qui ont su faire prospérer leur entreprise. En retour, ils s’investiront dans le football, avec le VOC à Vannes, ou la presse avec le magazine Bretons. Une manière, expliqueront-ils, de rendre la monnaie : « c’est de la solidarité bretonne, car nous vivons grâce à la Bretagne ».