Plus d’une centaine d’habitats de l’âge du bronze sont actuellement connus en Bretagne. Il s’agit généralement de petites exploitations agricoles comprenant une ou deux maisons accompagnées de constructions annexes (structures de stockage, bâtiments agricoles). Quelques-uns sont beaucoup plus imposants et parfois délimités par une enceinte doublée d’un rempart.
Les grands travaux mis en œuvre pour réaliser certains habitats sont frappants et montrent qu’il ne s’agit pas de simples fermes. Leur ampleur dénote probablement une forte volonté d’aménager, de maîtriser un territoire, et résulte sans doute de la manifestation d’une autorité (lieu de résidence d’une élite ou d’une chefferie ?).
Des fouilles récentes ont montré que plusieurs habitats sont installés au sein ou à proximité de vastes réseaux de fossés, développés sur plusieurs dizaines d’hectares. Leur organisation montre qu’il s’agit de systèmes parcellaires et/ou d’enclos légers. Comme aujourd’hui, ces parcellaires délimitaient des champs ou permettaient de parquer les troupeaux.
Ces systèmes fossoyés, qui se mettent en place au cours du bronze ancien (vers 1800 av. n. è.), vont structurer le paysage et organiser le territoire pendant plusieurs siècles. Régulièrement entretenus ou agrandis au bronze moyen (1600-1350 av. n. è.), ces réseaux fossoyés seront progressivement délaissés au bronze final (1350-800 av. n. è.).
La plupart des parcellaires ont été reconnus sur les terres les plus fertiles (limon lœssique), en particulier sur la bande côtière du nord de la Bretagne. Ils témoignent sans doute d’une forme de propriété et de la mise en valeur des meilleurs terroirs probablement impulsée par les élites.