Pays fañch et pays plinn - Passé et présent d’une Bretagne intérieure
L’équipe innove avec ce 14e film consacré à un territoire de Bretagne. Situées au cœur de la Bretagne intérieure, c’est une trentaine de communes qui ont beaucoup en commun n’ont pas de nom global connu de tous. Le pays Fañch fait référence au port d’une coiffe que l’on ne retrouve désormais que sur les photos ou sur la tête de danseuses de cercles celtiques. Cette coiffe laissait largement apparaître les cheveux, ce qui la faisait considérer comme osée pour les femmes, les « fanchons », qui la portaient.
Ce territoire correspond assez largement à l’extension traditionnelle de la danse plinn, que l’on rencontre aussi légèrement plus à l’Ouest, où l’on se rapproche du territoire de la danse fisel, notamment aux abords de Rostrenen.
L’ensemble n’est pas homogène du point de vue des conditions géographiques. Tout le Nord est un plateau bosselé de hautes terres pauvres, les Krec’hioù, qui se raccorde brutalement par un abrupt aux terres plus basses et beaucoup plus riches du Sud, les Diazoù. C’est là qu’on trouve des rivières creusées en chaos rocheux qui vont rejoindre les bonnes terres basses centrées sur la vallée du Blavet qui s’étend d’Ouest en Est.
On est là dans une région largement bretonnante, carrefour aux confins du Vannetais, de la Cornouaille, du Trégor et du Goëlo et l’évêché de Saint-Brieuc avec plusieurs communes gallèses ou gagnées au gallo. Jadis trois fois plus peuplées, les trente communes ne comptent plus que 15 000 habitants, ce qui pose des problèmes de maintien des services publics, écoles, collèges, commerces. Après la chute de l’artisanat du lin qui a fait la richesse du pays, l’extraction d’ardoises et de pierre s’est à son tour arrêtée et l’agriculture a perdu beaucoup de bras.
Pourtant, de multiples initiatives ont lieu, de Bourbriac et son festival plinn du Danouët à Gouarec et son petit train qui renaît, de l’abbaye de Bon Repos à Corlay qui maintient la tradition de l’élevage du cheval et de courses hippiques populaires, de Duault et son musée de la Résistance au musée de l’école de Bothoa en Saint Nicolas du Pélem, la capitale du pays Fañch. Sans oublier l’économie, que le film évoque également, à travers le dynamisme d’agriculteurs différents dont la figure de proue fut dès les années 1970 André Pochon ; celui d’entreprises qui finalement bénéficient d’être en Bretagne intérieure, proches de toutes les Bretagne et localement, de Guingamp, Pontivy, Loudéac et Carhaix, sans être loin non plus de Saint-Brieuc. Le trait d’union, c’est la culture bien sûr, la vie associative, les coopérations de proximité. Même si la densité de population est plus faible que dans les Hautes-Alpes, cela amène à travailler avec ses voisins, les communautés de communes prennent aussi leur sens lorsque ces communes de dépassent pas 500 habitants de population moyenne.
Transformer les inconvénients apparents en atouts, c’est l’un des défis évoqués par ce documentaire et relevés par les gens qu’il nous permet de rencontrer.
- Coproduction : Bretagne Culture Diversité/LTW/TV-Trégor
- Film écrit par Jean-Jacques Monnier et Olivier Cailllebot
- Réalisation : Loïc Chapron, 2023
- Prise de son : Alain Vorimore
- Durée : 1h04