Suite à la nationalisation de la production d’électricité, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les créations de barrages se multiplient : plus de 100 entre 1945 et 1960, jusqu’à ce que la priorité soit accordée au nucléaire. La multiplication des retenues d’eau, conjointe au développement de la société du temps libre, amène les élus à envisager la création de bases de loisirs, voire de ports de plaisance quand cela est possible. Dans le Morbihan « intérieur », la SATMOR envisage des aménagements en deux endroits : à Ploërmel, sur le lac au Duc, et à Arzal, sur la Vilaine.
Le barrage d’Arzal est mis en service en 1970. Outre la maîtrise des eaux, il doit permettre, dans l’esprit des élus et à en croire les propos tenus lors d’une réunion tenue dix ans plus tôt à Redon, le développement du tourisme local. Est ainsi créée une retenue d’eau, propice à la construction d’un port de plaisance à flot, dans l’estuaire de la Vilaine. De nombreux mouillages existent en amont du barrage mais rien n’est organisé durant les années 1970. En 1979, la concession du port de 600 places est attribuée au syndicat mixte des ports et bases nautiques du Morbihan. La SATMOR est toutefois confrontée à un phénomène de cabanisation dans l’arrière-pays, avec le début du camping-caravaning sur parcelle privée (occupation d’une parcelle privée par un habitat de plein air) résultant de la saturation des terrains de camping autorisés. Son programme immobilier avec le port de plaisance est donc fragilisé. Dissoute en 1982, elle ne conduit pas le projet à son terme et les différents aménagements sont partagés entre plusieurs acteurs. En 1985, le conseil municipal d’Arzal décide d’assurer la maîtrise d’ouvrage d’un village de vacances sur un terrain de la Société d’aménagement du Morbihan (qui a été substituée à la SATMOR), en association avec l’Organisation des camps et auberges de jeunesse (OCCAJ) pour le village de gîtes. L’opération d’aménagement de la zone d’activités du barrage d’Arzal est close en 1992.
