De tous temps, le Brivet, cette modeste voie d’eau, ouvre la Brière sur l’espace maritime. Dès le XVIIIe siècle se sont multipliés des chantiers navals aux abords du port de Méan. Avec la révolution industrielle, on assiste à une augmentation régulière du tonnage des navires briérons. De 1815 à 1880, les chantiers du Brivet construisent environ 350 caboteurs pour les maîtres au cabotage de la région : de 1815 à 1900, pas moins de 478 marins de Brière sont reçus maîtres au cabotage. En 1836, rien que pour Saint-Joachim, on dénombre 175 charpentiers, et 390 en 1861. La plupart sont employés dans les chantiers briérons. Le savoir-faire des charpentiers de marine de Brière, reconnu bien au-delà de la Bretagne, s’avérera fort utile à John Scott. Les contremaîtres écossais vont familiariser les Briérons à la construction en fer. La rapidité de la mise sur cales des paquebots commandés par la Compagnie générale transatlantique est intimement liée au professionnalisme des charpentiers de marine briérons associé à la technicité écossaise. La construction navale en fer annonce la mort de la marine à voile. Dans le même temps, les Briérons ne vont plus courir les mers et voient arriver de nouvelles populations pour répondre à l’industrialisation du pays nazairien. Le nombre de marins diminue inexorablement, accompagnant la disparition des petits armateurs locaux et de la marine à voile. Les derniers chantiers navals du port de Méan ferment en 1880 ; les caboteurs vieillissent, disparaissent et ne sont pas remplacés.
La construction navale du Brivet
Auteur : Hubert Chémereau / décembre 2016
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Auteur : Hubert Chémereau, « La construction navale du Brivet », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 1/12/2016.
Permalien: https://bcd.bzh/becedia/fr/la-construction-navale-du-brivet
Bibliographie
- Guériff Fernand, La Marine en bois du Brivet : navires et marins de Brière, Ed. Pierre, 1977.
- Site : http://www.marineenboisdubrivet.fr/
Auteur : Hubert Chémereau
Hubert Chémereau est membre de la section Histoire de l'Institut Culturel de Bretagne. Il s'intéresse depuis l'enfance au monde maritime breton, grâce à son père qui fut ingénieur aux Chantiers navals nazairiens. A travers son implication associative nazairienne, il travaille depuis 30 ans sur l'histoire des acteurs locaux de la Résistance et sur les liens de Saint-Nazaire avec les pays celtiques. Il collabore régulièrement aux revues ArMen et Le Chasse-Marée.