Jusqu’au XVIIIe siècle : L’histoire naturelle, ou les prémices d’une ethnobotanique
Du XIXe au début du XXe siècle : Les folkloristes et le rapport des sociétés au végétal
Les années 1960 : La question du végétal traitée surtout par la sociologie rurale
Le développement de l’ethnologie dans le domaine français, notamment après la Seconde Guerre mondiale, a emmené un certain nombre de chercheurs sur la question de l’usage populaire des plantes pour se soigner, du rapport au corps et à la maladie. D’autres se sont intéressés à l’artisanat dans une réflexion sur les techniques du corps et les savoir-faire. En Bretagne, les ethnologues se sont peu penchés sur la question, et c’est davantage dans le domaine de la sociologie rurale que se trouvent les travaux se rapportant à l’ethnobotanique, appliquée cette fois au végétal cultivé en agriculture, et à tous les savoirs et savoir-faire qui s’y rapportent. En effet, c’est l’époque de la modernisation agricole, et de nombreux chercheurs questionnent la figure du « paysan » d’autrefois, tels que Edgar Morin en 1967, sur la commune de Plozévet, ou encore Pierre-Jakez Hélias, dans son fameux ouvrage Le Cheval d’orgueil.
Les années 1970 : Le revival n’a pas concerné que la musique et le chant traditionnels
Par ailleurs, si les années 1970 ont été représentées surtout par du collectage amateur de musique et de chant dans les campagnes bretonnes, quelques collecteurs se sont petit à petit intéressés à d’autres sujets. Cela vient notamment du fait que les moyens techniques d’enregistrement sont devenus financièrement plus accessibles, et qu’il devenait possible de laisser tourner l’enregistreur même lors des discussions. Concernant le végétal, ce sont notamment les remèdes à base de plantes qui ont été collectés, l’alimentation ou encore l’agriculture d’autrefois… L’ensemble de ces matériaux enregistrés révèle une grande richesse dans les usages passés des plantes en Bretagne, et un rapport quotidien au végétal, qu’il soit sauvage ou cultivé.
Les années 2000 : La mode est à l’ethnobotanique
C’est dans les années 2000 que commence à apparaître un collectage portant spécifiquement sur l’ethnobotanique en Bretagne, qu’il soit le fait d’amateurs, de professionnels ou de chercheurs. Dix ans plus tard, les premiers ouvrages publiés sur le sujet commencent à apparaître en Bretagne : Daniel Giraudon écrit notamment sur les jeux de langage autour du végétal, le réseau Flora armorica publie son recueil d’enquêtes, Christophe Auray s’intéresse à la médecine vétérinaire populaire... Ce sont ainsi de larges zones géographiques qui sont couvertes, telles que le Centre-Ouest Bretagne, le pays de Redon, le bassin Rennais. Des parcs naturels régionaux et écomusées ont également lancé leurs propres enquêtes, enfin des réseaux de collectage et des associations ont petit à petit vu le jour sur cette thématique.
Ainsi, il existe aujourd’hui une grande quantité de matériaux (livres anciens, archives papiers, enregistrements audio et vidéo) sur les savoirs ethnobotaniques en Bretagne, qui méritent d’être davantage connus. Ces matériaux sont les traces des usages passés des plantes, et peuvent apporter des éléments de réponse aux utilisations du végétal que l’on aimerait développer pour l’avenir.