Le Tour de Bretagne

Auteur : Yves-Marie Evanno / juin 2021

Le 1er mai 1967, le Ruban Granitier breton voit le jour sous l’impulsion du directeur de la société granitique de Louvigné-du-Désert, Jean Pantin. Disputée sur une seule journée, la course souhaite, comme son nom l’indique, faire la promotion des carrières de granite. Très rapidement l’épreuve se dispute sur deux jours puis sur une semaine, ce qui lui permet de s’étendre sur l’ensemble de la région et d’occuper, par la force des choses, la place laissée vacante depuis l’arrêt de l’éphémère Tour de Bretagne en 1958 et, surtout, du Tour de l’Ouest en 1959.

Le Ruban Granitier breton trouve rapidement sa place dans le calendrier en devenant l’une des dernières courses de préparation à la Course de la Paix. Surtout, il bénéficie de l’entremise d’Albert Bouvet pour attirer de nombreuses sélections étrangères. Ainsi, entre 1973 et 1984, aucun participant français ne parvient à s’imposer au classement général. Si des coureurs néerlandais, italiens, belges ou encore portugais inscrivent leurs noms au palmarès, le Ruban Granitier devient très vite la « chasse gardée » des coureurs venus du bloc de l’Est. Épreuve de premier plan, elle compte plusieurs vainqueurs prestigieux à l’image du Français Armand de Las Cuevas (en 1988) ou encore du phénomène russe Evgueni Berzin (en 1992) qui, deux ans plus tard, mettra un terme au règne d’Indurain sur le Tour d’Italie. Dix ans après, en 2002, Alberto Contador remporte le classement du meilleur jeune.

En novembre 2005, le Ruban Granitier breton connaît un nouvel essor. En recevant le soutien formel de la région Bretagne, il se transforme officiellement en Tour de Bretagne. Si l’appellation change, le projet reste le même selon son président, Christophe Fossani, c’est-à-dire « faire éclore les jeunes talents ». Lars Boom, Julian Alaphilippe, John Degenkolb, Edvald Boasson Hagen ou encore Thomas Voeckler viennent y battre le fer sans toutefois toujours parvenir à triompher. Mieux, la course profite d’une seconde internationalisation puisqu’elle voit briller désormais des Australiens, des Américains et des Sud-Africains. Elle s’inscrit dès lors comme une épreuve incontournable pour tous les coureurs souhaitant se révéler aux yeux des formations plus huppées.

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Auteur : Yves-Marie Evanno, « Le Tour de Bretagne », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 1/06/2021.

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Proposé par : Bretagne Culture Diversité