Les cafés

Auteur : Thierry Fillaut / mars 2017

Depuis le XIXe siècle, la Bretagne est une des régions qui comptent le plus grand nombre de débits de boissons. Mais c’est dans la première moitié du XXe siècle que ce commerce atteint son apogée : en 1936, il y a un débit pour 71 habitants en Bretagne ; en 1952, un établissement industriel et commercial sur cinq y vend des boissons au comptoir ou à table. Beaucoup n’étaient que de simples buvettes et associaient deux activités (épicerie-buvette par exemple). Avec leur clientèle d’habitués souvent limitée, ils n’avaient guère de chose en commun avec les grands cafés urbains aux terrasses desquels s’affichait la bourgeoisie locale.

Lieux incontournables de la convivialité, surtout masculine, où l’on venait pour boire mais aussi pour débattre, jouer et à l’occasion se débaucher, les débits de boissons furent très tôt l’objet d’un contrôle social autant que sanitaire (lutte contre la prostitution et contre l’alcoolisme). À partir de la Seconde Guerre mondiale, les mesures adoptées et consignées dans le Code des débits de boissons participèrent à limiter leur nombre dans un contexte (reconfigurations urbaines, attentes des clientèles jeunes) propice à en transformer le cadre (développement des bars). Récemment, les lois sur le bruit et le tabagisme ont aussi impacté l’activité de ces établissements.

La disparition des commerces de proximité en campagne et la question des temps festifs en ville laissent entrevoir une autre image des cafés et bars, moins envisagés comme des lieux d’alcoolisation et davantage comme des lieux de vie sociale et culturelle.

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Auteur : Thierry Fillaut, « Les cafés », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 28/03/2017.

Permalien: https://bcd.bzh/becedia/fr/les-cafes

Proposé par : Bretagne Culture Diversité