Agriculteur formé à la JAC (Jeunesse agricole chrétienne), Alphonse Arzel devient maire de Ploudalmézeau en 1961. Il le reste pendant quarante ans. Il est également conseiller général du canton de Ploudalmézeau de 1967 à 1985, sénateur du Finistère de 1980 à 1998 et président de l’Association des maires du Finistère de 1983 à 2001. En 1974, il devient président de la Chambre d’agriculture du Finistère. Écologiste avant l’heure, il travaille à protéger le littoral de sa commune, notamment les dunes de Tréompan.
Ploudalmézeau fut la commune la plus touchée par la marée noire de l’Amoco Cadiz. Alphonse Arzel est sur le pont dès le début pour gérer le désastre, mais aussi pour demander des comptes. C’est grâce à son combat contre la Standard Oil of Indiana, compagnie propriétaire de l’Amoco Cadiz, qu’il devient une des figures de l’histoire de Bretagne. Une version bretonne du combat de David contre Goliath. Son bagou, son accent, son physique en font une figure médiatique inoubliable.
Avec notamment Charles Josselin, président du conseil général des Côtes-du-Nord, il fonde le Syndicat mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne en 1980. Il en prend la présidence, qu’il garde jusqu’en 2001, et n’hésite pas à traverser régulièrement l’Atlantique – quatorze voyages en autant d’années – pour faire avancer le dossier et suivre le procès. Son énergie et sa détermination, sa capacité à dépasser les clivages se révèlent cruciaux pour mener le combat jusqu’au jugement final de 1992.