Années 1930, deux formes et une grue pour une navale moderne

Auteur : Hubert Chémereau / janvier 2019

Les années 1930 marquent la volonté de faire de la navale nazairienne, grâce à des investissements lourds, un outil ultramoderne capable de lutter contre une concurrence toujours plus mondialisée.

En 1929, des travaux de terrassement sont engagés pour la construction d’une grande forme en béton armé. Les déblais permettent de gagner 7 ha sur l’estuaire et l’on aménage une cale de 300 m pour accueillir le Normandie. La commande du transatlantique est en effet étroitement liée à la construction de cette forme-entrée. Plus de 80 ans après son inauguration, la forme Joubert reste un outil majeur du port breton.

La forme Jean Bart va, elle, rompre avec le lancement traditionnel. Jusqu’ici, on construisait les navires sur un plan incliné. La commande du cuirassé Jean Bart amène les Chantiers de la Loire à solliciter l’ingénieur Albert Caquot pour concevoir un dispositif révolutionnaire, lequel consiste à construire un bateau sur un terre-plein accolé à une forme de radoub. Cette forme, construite entre 1935 et 1938, est un ouvrage en béton armé de 300 m de long sur 30 m de large complété par une cale de 324 m sur 46 m et un pertuis de sortie de 45 m de large fermé par un bateau-porte en bordure d’estuaire. À l’été 1940, les ingénieurs de la Kriegsmarine s’avouent impressionnés par sa conception.

Pour compléter ce dispositif, Caquot conçoit une grue de 66 m de haut, dotée d’une flèche de 104 m de long qui sera confiée à l’entreprise néerlandaise Gusto. Grâce à sa capacité de levage de 240 t, les ouvriers vont abandonner progressivement la technique du rivetage au profit de la soudure.

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Auteur : Hubert Chémereau, « Années 1930, deux formes et une grue pour une navale moderne », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 4/01/2019.

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