Quelques extraits de complaintes collectées de 1867 à nos jours en Haute-Bretagne. Ces mots simples et ces images puissantes ont réussi à marquer les esprits pour traverser les siècles.
Si vous n'étiez la mère la mère de mon mari
Je vous mènerais à Nantes à Nantes dessur ces ponts
Je vous ferais dévorer par ces grands chiens lions
Germaine. Collecté en 1992 auprès de Constance Crusson Saint-Molf. 44.
De ces batteurs de village dé là j'n'en ai point de peur
J'ai pris mon manteau le plus joli
Je m'en fus trouver la belle à son logis
Pierre mon aimant Pierre. Collecté en 1994 auprès de José Guyot Saint Guyomard. 56.
Tombeau de pierre de roche ouvrez
O mon mari je veux y aller
Le roi Louis. Collecté en 1998 aupès de Mélanie Houëdry Saint Ouen Les Alleux. 35.
Quand les Romains entendirent du pillage parler
Ils jetaient leurs enfants par dessus les murailles
Jamais on n'avait vu chose si effroyable
La prise de Rome. Collecté en 1981 auprès de Mme Le Cointre Rieux. 56.
Oh oui oh oui madame je vais bien laver mes mains
Ma place elle est bien faite parmi celle de vos chiens
La porcheronne. Collecté en 1992 auprès de Constance Crusson Saint Molf. 44.
Coupez ma mère mes blonds cheveux coupez ma mère mes blonds cheveux
Mettez-les à la porte de l'église
Pour faire exemple aux autres filles
Les trois jeunes filles du Lion d'or. Collecté en 1992 auprès de Constance Crusson. Saint Molf.44.
Vous n'avez qu'à manger tueurs de pauvres filles
Ma tête est dans le plat et mon coeur aux chevilles
Le reste de mon corpe davant les landiers grillent
La blanche biche. Collecté auprès de Jenny Monnier en 1867. Paulx.44.
Si tu dis vrai cent écus tu auras
Si tu dis mal empoisonné tu seras
La fiancée du prince. Collecté en 2012 auprès de Gisèle Gallais. Pleurtuit. 35.
Le pauvre Bodiffé il est en grande misère
Il est à deux genoux sur l'échaffaud de Rennes
C'est pour avoir le poing le cou coupé
Pour La Brosse qu'il a tué
Le jugement de Bodiffé. Collecté en 1976 auprès de Lucien Le Bellec. Plémet. 22. 1976