Né en 1880, à Saint-Pol-de-Léon, Hervé de Guébriant est le premier fils d’Alain de Guébriant, grande figure de l’aristocratie léonarde, maire et conseiller général de Saint-Pol-de-Léon, et très grand propriétaire foncier. Jeune, il fait le choix, nullement évident dans son milieu social, de suivre des études à l’Institut national d’agronomie de Paris, dont il sort diplômé en 1903. Animé par de solides convictions issues du catholicisme social, il crée la première mutuelle accident de France, en 1911, et participe à la fondation de l’Office central. Après la Grande Guerre, il en prend la présidence, mettant ses talents d’organisateur et son autorité au service de son essor. Il privilégie, pour cela, la création de syndicats communaux en s’appuyant sur l’engagement d’une élite paysanne qui aspire à développer l’agriculture bretonne.
Il s’impose alors comme une figure incontournable dans le monde agricole et il est élu, en 1927, premier président de la Chambre d’Agriculture du Finistère. Le rayonnement de l’Office central tout comme ses solides convictions corporatistes font qu’il est appelé par le gouvernement de Vichy à prendre la présidence de la commission nationale chargée de mettre sur pied la Corporation paysanne. Il connaît des temps difficiles à la Libération mais reprend néanmoins rapidement la tête de l’Office central et de la Chambre d’Agriculture. S’il abandonne à la fin des années 1950 la plupart de ses responsabilités dans le domaine agricole, il n’en conserve pas moins une réelle influence jusqu’à sa mort en 1972.