Ce Nantais, né en 1904, est le plus jeune des fondateurs des Seiz Breur. En 1922, il intègre l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Alors qu’il se destine à la sculpture, sa rencontre avec René-Yves Creston, Suzanne Candré et Jeanne Malivel va être déterminante dans sa démarche artistique et militante. On est alors en plein réveil des petites nations, de la Finlande à la Catalogne.
En 1925, Jorj (Georges) Robin participe au sein des Seiz Breur à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris. Il apporte son propre regard sur la Bretagne, où l’on décèle déjà l’étoffe d’un grand artiste. À travers sa formation de sculpteur, son langage plastique nous permet de découvrir un illustrateur au style épuré, d’une profonde modernité. On retrouve sa volonté de recherche artistique expérimentale dans sa collaboration avec la manufacture de faïence HB-Henriot. Il met les femmes à l’honneur, avec notamment deux céramiques : Bigoudène assise et Paludière à la jade, qui dégagent une grande force expressive empreinte de sobriété.
Marqué par la disparition brutale de Jeanne Malivel, le 2 septembre 1926, il déclare lors de la présentation de l’exposition des Seiz Breur de 1927 à Saint-Nazaire : « Elle restera la première libératrice de l’art national breton. » Militant actif dans sa ville natale, Jorj Robin organise des cours de breton dans son atelier et participe à la création du cercle celtique nantais. Il s’essaye également à la broderie pour poursuivre le travail de Jeanne Malivel, dans la perspective de création d’une mode vestimentaire bretonne. L’année 1927 voit l’adhésion aux Seiz Breur du compositeur nantais Paul Ladmirault. Proche de Jorj Robin, il est comme lui convaincu que la Bretagne doit suivre le chemin tracé en Europe centrale du renouvellement de la musique classique, en puisant dans le fonds musical populaire. Le jeune Robin fait appel à lui pour écrire un article dans la revue Kornog, sur l’École Russe comme exemple à suivre en musicologie. En juillet 1927, René-Yves Creston et André Batillat lui remettent le premier numéro de Kornog, dans lequel il a jeté ses dernières forces.
Ses deux amis vont l’accompagner jusqu’à la fin. Le 14 août 1928, Jorj Robin s’éteint à l’âge de 24 ans, miné par la tuberculose.
