Le début des années 1970 se caractérise par le très rapide essor des associations de défense de la nature et de l’environnement en Bretagne. Le 9 juin 1972, 51 organisations de cette mouvance se retrouvent à Pontivy et décident de s’unir afin d’être plus efficaces. Le 25 novembre 1972, à Rennes, se tient l’Assemblée générale constitutive de l’Union régionale bretonne de l’environnement (URBE). La Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne (SEPNB – ancêtre de Bretagne Vivante), Terroir Breton ou encore l’Association pour la protection et la production du saumon en Bretagne (APPSB – ancêtre d’Eau et rivières de Bretagne) en font partie, mais aussi et surtout de nombreuses associations locales tels le Comité pour la défense des sites et de l’environnement de la presqu’île de Crozon ou le Comité de défense des sites de la Forêt-Fouesnant. L’URBE revendique à sa création plus de 30 000 adhérents.
Son champ d’action est à l’origine limité aux quatre départements de la région administrative de Bretagne. À partir de 1974, toutefois, l’association s’étend progressivement à la Loire-Atlantique, jusqu’à ce que le périmètre recouvre officiellement celui de la Bretagne historique à partir de 1978. Parmi les présidents de l’URBE, mentionnons Pierre Laurent, Michel Danais, Yves Rouger, Pierre Jarno ou Geneviève Prigent. L’association se donne pour but de défendre les intérêts de ses membres, mais sans se substituer à ceux-ci. Ses centres d’intérêt vont de la défense du cadre de vie au remembrement, en passant par la pollution et la protection du littoral. En 1978, Pierre Laurent, président de l’URBE, précise que « le rôle de l’URBE est, non pas de réaliser des opérations, mais de coordonner et d’appuyer les associations dans leur action ». L’URBE a notamment pour fonction de représenter ses associations membres, par exemple au Comité économique et social de Bretagne, où un siège lui a été attribué dès 1973.
Le rôle de l’URBE est aussi de faciliter la rencontre des associations menant un combat identique mais en différents endroits de la Bretagne, permettant de la sorte de décloisonner les luttes menées. Pourtant, l’URBE peine à se structurer et à s’imposer et n’arrive pas à réduire l’éclatement de la mouvance environnementaliste bretonne. De plus, à partir de 1975, l’URBE apparaît traversée de conflits internes, par exemple sur la position à prendre face aux projets de centrales nucléaires en Bretagne. Si elle ne devient pas la Fédération bretonne de l’environnement qu’elle aurait souhaité être, elle reste un lieu d’échanges et de synergie jusqu’aux années 1980, catalysant certains combats communs et participant à la structuration de la nébuleuse environnementaliste bretonne.