Celle que nous connaissons sous le nom de sainte Marguerite d’Antioche est appelée sainte Marine en Orient. Marguerite aurait vécu dans le courant du IIIe siècle de notre ère et serait originaire d’Antioche de Pisidie, ville située au cœur de l’Anatolie, dans l’actuelle Turquie. Selon toute vraisemblance, elle aurait subi le martyr pour n’avoir pas voulu abjurer sa foi chrétienne vers 275 après J.C., sous le règne de l’empereur romain Dioclétien.
Sainte Marguerite fait partie des saintes thaumaturges que l’on invoque plus particulièrement pour les maux de reins et les accouchements. Cette fonction est à rattacher au principal épisode de son hagiographie, rapporté entre autres par Jacques de Voragine dans La Légende Dorée. En effet, celle-ci aurait eu à affronter un dragon qui la dévore. Mais la sainte parvient miraculeusement à s’extraire du ventre du monstre en s’aidant d’une croix, puis piétine le monstre. C’est pour cette raison que les représentations peintes et sculptées de la princesse la montre toujours avec un dragon à ses pieds. Outre l’aspect merveilleux de cet épisode, le dragon est souvent compris comme un symbole du Mal, des hérésies et du paganisme vaincus par l’Église catholique.
Cette sainte, à la foi combative et triomphante est très populaire (au XIVe siècle, elle devient par exemple la sainte tutélaire de la ville de Cortone, en Italie du Nord, entre Sienne et Pérouse) et elle fait partie des trois saints (avec l’archange Michel et sainte Catherine d’Alexandrie) qui seraient apparus à sainte Jeanne d’Arc pour lui confier la mission de libérer le royaume de France de la présence anglaise.