« Monsieur je vous présente cette petite requête pour vous faire un détail de ce que j’ai perdu par l’incendie. J’ai perdu un lit tout brandi, deux armoires, deux tables, du linge, vaisselle, toute sorte d’ustensiles et [je suis] moi estropié ou brûlé au bras d’un coup de hache dont monsieur Laquiton chirurgien m’a pansé. J’ai trois enfants sur les bras, ma femme toujours malade, j’ai perdu toutes mes hardes à travailler. Je demeurais dans la rue Neuve dans la maison de monsieur Charost le conseiller au présidial. Je m’appelle Pierre Dumeny cordonnier. La perte de mes hardes se monte à cent livre au plus juste. Je demeure à présent dans la Madeleine » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 3336).
Marie et Anne Gautier : « Nous déclarons avoir perdu dans notre maison du Grand bout de Cohue où nous demeurons tous nos meubles et presque toute notre marchandise lesquelles ont été jetées dehors par des soldats ou ouvriers qui vinrent pour démolir la maison par ordre de monseigneur l’intendant et toutes nos huiles, marchandises, drogues et compositions brulées, volées, nos provisions et même hardes à nôtre usage … » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 3333).
M. Hévin, conseiller au présidial : « Je soussigné déclare que dans l’incendie arrivé en cette ville en outre ce que j’ai perdu de maisons ayant été obligé de déloger de celle où je demeurais près la rue aux Foulons de cette ville et de faire précipitamment et de nuit transporter mes meubles en différents lieux et partie d’iceux à la place Sainte-Anne, cimetière et église Saint-Aubin, j’ai perdu plus de trois cent volumes de livres, tant grands que petits, beaucoup de médailles d’argent et de bronze, une partie de mes gros meubles, tableaux, linges et provisions, laquelle perte ne peut aller à moins de trois à quatre mille livres » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 3335).
M. Descartes, conseiller au parlement : « pour arrêter le cours de l’incendie qui après avoir brûlé la plupart de la ville de Rennes se communiquait par la rue de la Cordonnerie au quartier de Saint-Pierre, je fus prié de consentir que les dames religieuses de la Trinité fissent couper deux maisons […] au-dessus de la leur dans ladite rue ce que je consentis qu’elles fissent pour le bien public. Elles firent abattre les deux maisons et un coin de la leur ce qui mit le public en état d’y arrêter le feu… » (Arch. dép. Ille-et-Vilaine, C 3334).