Fils de meunier, Jean-Louis Rolland est né à Trébrivan en 1904. C’est auprès d’un voisin tisserand, Iwan ar Floc’h, que, vers 1919, il apprend une centaine de contes, pour l’essentiel de grands contes merveilleux, qu’il se mettra à raconter lui-même après la mort de ce dernier en 1925. Il le fera jusqu’en 1937, date à laquelle il quitte Trébrivan pour Maël-Carhaix. Installé ensuite à Kergrist-Moellou, il rejoint, en 1977, l’hospice de Carhaix. Il n’a plus l’occasion de conter jusqu’à ce viennent le voir, l’interroger et l’enregistrer toute une série de personnalités intéressées par la richesse de son répertoire : Jean-Claude Léon, Jeff Philippe, Albert Trévidic, Jean-Pierre Duval, Mikael Madeg, Goulc’hen Kervella, Donatien Laurent, etc. Tous l’entraînèrent à repenser à ses contes. Il en retrouva une partie et, conscient de leur intérêt, se mit à les transcrire en breton et en français sur des cahiers et même à les taper sur une machine à écrire ! Il avait un étonnant système de mémorisation et a livré un témoignage précieux sur son art verbal de conteur. Il avait même son idée sur l’origine des contes qui rappelait étrangement l’argument des Mille et une nuits. Mort en 1985, il reste de lui un certain nombre d’enregistrements, de manuscrits ou de tapuscrits qu’il a donnés à ses visiteurs, ainsi que des contes publiés dans différentes revues.