L’aîné des fondateurs des Seiz Breur est né en 1894 à Saint-Brieuc. Très jeune, il montre des prédispositions pour le dessin et la sculpture. Ses études artistiques sont stoppées par la guerre, d’où il revient amputé d’une jambe en 1917. Il rejoint Redon pour travailler à la scierie que vient de créer son père. Très vite, il ouvre en parallèle un atelier d’ébénisterie pour donner libre cours à sa soif créatrice.
La rencontre à Saint-Nazaire avec René-Yves Creston va créer entre eux une grande amitié et une collaboration artistique, qui commence avec la création des Seiz Breur et se prolonge tout au long de leur vie. Avec le sculpteur et ébéniste Joseph Savina, son travail est au cœur de la création du mobilier « style Seiz Breur ».
Il ouvre un magasin à La Baule comme ensemblier pour répondre à la demande des grands hôtels et de propriétaires de villas. Dans cet objectif, il collabore avec ses deux amis nazairiens, René-Yves Creston et l’architecte André Batillat. Le trio envisage alors, sans succès faute de moyens financiers, de créer une villa « Seiz Breur » à La Baule, dans le but de disposer d’une vitrine du mouvement, en magnifiant une certaine modernité inspirée par l’architecture traditionnelle et les arts populaires bretons. Dans les années 1930, l’activité de sa scierie le fait s’éloigner un peu du mouvement, tout en participant activement au Pavillon de la Bretagne à l’Exposition universelle de 1937.
Comme ses deux amis nazairiens, Gaston Sébilleau s’engage précocement dans la Résistance, en lien étroit avec le Special Operations Executive (SOE) britannique et va utiliser sa scierie comme couverture. Se sachant surveillé, René-Yves Creston va mettre en contact des jeunes Nazairiens du Groupe Liberté avec l’ébéniste et cacher deux enfants juifs. Suite à son arrestation en juin 1944, Gaston Sébilleau est blessé lors de l’attaque du train qui le déporte en Allemagne. Il parvient à s’échapper mais y perd un bras.
Ne pouvant pas vivre sans créer, l’aîné des Seiz Breur va apprendre à écrire et dessiner de la main gauche. Il pratique une intense activité artistique jusqu’à sa mort en 1957. Il reste un exemple du monde de l’artisanat au service de la création bretonne.