Issu de lignes d’habits de travail imperméables confectionnés avec du Nylon et du Polyester (PVC), dont l’étanchéité des coutures est obtenue par des soudures à chaud, puis par la technologie à haute fréquence, le ciré Guy Cotten est devenu familier des pêcheurs et des plaisanciers. Bénéficiant d’innovations continues et d’une promotion efficace, stimulée par le logo conçu en 1974 par le graphiste Alain Le Quernec, il est l’héritier du « cirage » ancien, une pièce coutumière dans le trousseau des pêcheurs.
Photographie par Jacques de Thézac. Source : Source : Musée départemental breton. Numéro d’inventaire : 990754
Ces « cirages » étaient fabriqués en coton écru très solide. Leur imperméabilisation résultait de trempages successifs dans un bain d’huile de lin suivi d’un séchage en plein air sur des tables en planches disjointes pour permettre une bonne circulation de l’air. Leur grosse toile écorchait les mains des couturières, blessées également par l’aiguille qui pénétrait difficilement le tissu et finissait par s’enfoncer dans les doigts. À force de frotter sur la peau des marins, elle créait aussi des lésions cutanées : les « fleurs d’Islande ».
Quand ils n’étaient pas portés par les travailleurs à terre, sur des chantiers ou dans les champs, les « cirages » habillaient les marins sur les bancs morutiers d’Islande et de Terre-Neuve, comme ceux qui embarquaient à la pêche côtière partout en Bretagne. Le « cirage » était alors superposé à leur chemise, leur tricot de laine, leur vareuse et leur pantalon de toile.
L’accaparement des cirés par les yachtmen pour la Belle plaisance dans les premières années du XXe siècle, se suit au sein des catalogues de vêtements tout confectionnés qui leur étaient destinés. Pastichant les hiérarchies de la Marine nationale, les « vêtements pour officiers et propriétaires » bénéficiaient de doublages confortables appliqués sous les tissus caoutchouc : flanelle à l’intérieur de vêtements en peau noire ; satinette à l’intérieur du pantalon
Aujourd’hui, le ciré jaune est devenu le vêtement de mer par excellence. Il fait la prospérité de la société Guy Cotten, qui commercialise aujourd’hui plus de 80 % des vêtements de pêche professionnelle en France.