Entrer en paix, c’est reprendre le fil d’une vie interrompue par la guerre. C’est reprendre le travail à la ferme ou au commerce, c’est retrouver la vie du foyer, les gestes banals auxquels personne ne prête attention mais qui prennent une immense importance pour quiconque se terre dans les tranchées de Verdun ou du Chemin des Dames. Pour autant, penser qu’il sera possible de retrouver après l’existence d’avant est illusoire. Il n’est en effet pas possible de faire comme si la Grande Guerre n’avait pas été, que tout redevienne « comme avant ». Ce passé étant trop lourd, trop important, pour pouvoir être oublié.
1914 : déclarations de guerre / la Course à la mer
1915 : l’enlisement dans les tranchées de la guerre de position
1916 : année des gigantesques batailles, celles de Verdun et de la Somme
1917 : année des doutes et des fatigues : grèves à l’arrière et mutineries sur le front ; échec de l’offensive sur le Chemin des Dames ; révolutions russes
1918 : fin de l’immobilisme, retour à la guerre de mouvement / Armistice
1919 : période charnière, faite d’incertitudes et de tensions diplomatiques en vue de conclure une paix prévue pour stabiliser l’ordre mondial
Mais quand termine le processus de sortie de guerre ? Il est bien difficile de le dire.
À l’échelle du Pays de Montfort, une date semble toutefois émerger assez spontanément : 1926, et la fermeture de la sous-préfecture. Comme le dernier vestige de temps désormais révolus.