Dans l’entre-deux-guerres, le mouvement breton n’est pas tendre pour des folkloristes rendus responsables d’une image surannée de la Bretagne. Seules, quelques publications de contes en langue bretonne trouvent grâce à leurs yeux.
A la pointe de la collecte à la fin du XIXe siècle, la Bretagne et la France prennent un sérieux retard sur le reste de l’Europe. Il faut attendre en 1937 la tenue à Paris d’un Congrès international de Folklore et la création du Musée des Arts et Traditions Populaires pour que des enquêtes soient à nouveau entreprises, dans un cadre désormais scientifiquement défini.
Au lendemain de la guerre, Paul Delarue, spécialiste du conte populaire, initie de jeunes chercheurs. Vers 1950, Ariane de Félice trouve encore auprès des vanniers de Mayun en Brière un milieu propice au conte. A la même époque, Geneviève Massignon visite la Loire-Atlantique puis interroge les teilleurs de lin et les paysans du Trégor. Marcel Divanach recueille en pays bigouden...
Longtemps réservé aux spécialistes et aux enfants, le conte doit attendre le mouvement de renouveau des années 1980 pour retrouver l’oreille du large public qui fut toujours le sien. A titre personnel ou au sein d’associations telles que Dastum, nombreux sont alors ceux qui s’attachent à recueillir les derniers échos d’un riche patrimoine narratif oral qu’une nouvelle génération de conteurs contribue à faire revivre.