Passionné par la collecte de chants bretons qui aboutit en 1868 à un premier volume de Gwerziou Breiz-Izel, Luzel se prend bientôt d’intérêt pour les contes populaires. De 1869 à 1873, ils font l’objet de plusieurs missions officielles.
Luzel, dont les premiers contes publiés sont revisités à la manière de Souvestre, se montre très vite plus rigoureux. Le petit volume de Contes Bretons (1870) est, pour les spécialistes, l’un des tout premiers en France consacré au vrai conte populaire. Luzel y propose, à titre d’essai, six contes sous des formes plus ou moins élaborées, en breton et en français.
Il est sans doute poussé par la parution imminente à Brest du recueil d’Amable Troude et Gabriel Milin, Ar Marvailler Brezounek (le Conteur Breton), sept contes, intéressants mais retravaillés, donnés en breton avec traduction en regard.
Son appel a été entendu. Luzel initie notamment Anatole Le Braz qui recueille quelques contes, mais surtout des croyances et des récits légendaires. Sa Légende de la Mort en Basse-Bretagne (1893) lui vaudra une belle notoriété.
Les Contes Bretons n’ont guère d’écho et Luzel doit alors se résoudre à disséminer ses collectes dans diverses revues. En 1879, il se voit même contraint, pour des raisons «commerciales», de reprendre dans ses Veillées Bretonnes le principe de mise en scène cher à ses devanciers !
Après une longue interruption, il se remet à la collecte et à l’édition : en 1881, il publie deux volumes de Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne puis, en 1887, trois volumes Contes populaires de la Basse-Bretagne.